Arrivé à Genève en 1939, Henri Moser, qui parlait très peu et très mal le français et ne maîtrisait même pas le Hochdeutsch, se fait traiter de « sale Boche ». Exilé au fond de la classe pour ne pas déranger, supportant « les coups que sa maîtresse lui donnait sur la tête à chaque faute de français »*, le petit bernois retient la leçon : la maîtrise des langues est fondamentale.
L’ouverture de l’Ecole bilingue (français-allemand) en 1990, l’inauguration de l’Ecole primaire plurilingue de Genève en 2009, puis l’instauration de la mention bilingue anglais-français en 2010 ont accru notre compréhension de l’apprentissage des langues.
« L’investissement dans les langues est un investissement pour la paix. Une meilleure compréhension du langage des autres amène de la sympathie. »
Henri Moser, Tribune de Genève, 12.04.1999
Le choix de l’immersion
L’immersion progressive en allemand et en anglais débute ainsi dès la 5e année (dès la 1e année à Nyon à la rentrée 2024) à travers trois grands axes d’éducation inspirés du Deeper Learning : la transversalité, les projets, le développement des compétences rédactionnelles et informationnelles.
Nos élèves en retirent une appréciation affinée des références et nuances culturelles, des capacités renforcées en communication, une ouverture plus large sur le monde et les autres.
En outre, l’apport des neurosciences comme les études sur l’acquisition des langues ont démontré que le plurilinguisme conduisait à une plus grande flexibilité neurocognitive : passer régulièrement d’une langue à une autre stimule intensément l’activité cérébrale, exacerbe les capacités d’analyse et la créativité – des atouts qui ne peuvent qu’aider nos élèves dans leurs ambitieux projets de vie.
Consolidation pratique des apprentissages
Les échanges scolaires, visites, voyages, et les séjours linguistiques pour nos élèves engagé-e-s dans les filières bilingues, participent pleinement de notre enseignement. Ceux-ci favorisent directement la compréhension de la langue, la maîtrise des nuances, les comparaisons écrites et orales entre le Hochdeutsch et les dialectes locaux, la familiarisation avec des particularités culturelles.
Les activités entreprises avec les écoles et familles partenaires accroissent la motivation des jeunes bilingues, comme se plaisait à le rappeler Henri Moser, précisant que les élèves « se préoccupent de savoir dire avec exactitude qu’ils dorment la porte ‘entrouverte’ ou qu’ils ne ‘supportent’ pas le poisson. Chaque détail devient soudain vital. »*
* Notes personnelles d'Henri Moser